vendredi 26 octobre 2007

Les dessous de la banlieue

Par Marie-Pier Labrecque
Source : Photo Bernard Brault, La Presse

Pour plusieurs, la banlieue représente la réussite, le prestige, the American Dream. Ils se font construire ou s’achètent un imposant manoir de pierres, ils ont deux ou trois voitures de luxe stationnées sur un pavé uni, une piscine creusée de taille olympique et un aménagement paysager paradisiaque. Tout cela concrétise leur statut social et prouve à tous qu’ils ont réussi dans la vie.

Pendant que certains s’enrichissent à une vitesse éclair et que leur devise semble être sky is the limit, d’autres s’appauvrissent discrètement de plus en plus. Subtilement, car il est facile pour plusieurs de s’emporter sous l’effet du voisin gonflable et de la consommation excessive, mais derrière les façades cossues de leurs résidences, les pièces de la maison sont pratiquement vides à l’intérieur, sans parler parfois du réfrigérateur... De plus, avec les prix des maisons et des terrains qui augmentent en flèche d’année en année, additionnés aux nombreuses taxes, aux assurances et à l’hypothèque, il est parfois difficile de conserver un rythme de vie de château. L’endettement accumulé (le taux moyen d'endettement des ménages québécois est de 123%) et la prise de risque en s’appropriant une maison de grande valeur semblent expliquer ce phénomène de « nouveaux pauvres de la banlieue » (Gagnon, 2007).
Parallèlement à la pauvreté, on observe une montée de la criminalité, du trafic de drogues et de la prostitution à l’intérieur de nos banlieues que l’ont croyaient, jusqu’à tout récemment, à l’abri de ces fléaux propres à la ville de Montréal. L’apparition des gangs de rue recrutant dans les écoles secondaires effraie plus d’un banlieusard. Effectivement, avec le prolongement de la ligne orange du métro, il est maintenant plus facile pour ces individus de se déplacer en périphérie, mais plus spécifiquement à Laval. La ville craint d’ailleurs que le réseau de vente de drogues se déplace de la station Henri-Bourassa située sur l’île de Montréal, au terminus Montmorency.

Bref, l’image qui circule souvent dans la pensée collective d’un voisinage tranquille de la banlieue où tout le monde connaît (et fait confiance à) tout le monde est en grand changement. Décidément, l’herbe n’est pas toujours plus verte chez le voisin…

Bibliographie

GAGNON, Katia. « Les nouveaux pauvres de la banlieue », La Presse, 12 octobre 2007, [www.cyberpresse.ca] (page consultée le 13 octobre 2007).

HACHEY, Isabelle. « Le nouveau visage de la banlieue », La Presse, 12 octobre 2007, [www.cyberpresse.ca] (page consultée le 13 octobre 2007).

LACOURSIÈRE, Ariane. « Banlieue: la criminalité baisse, la violence augmente », La Presse, 13 octobre 2007, [www.cyberpresse.ca] (page consultée le 13 octobre 2007).

LEDUC, Louise. « Nouveaux-riches-sur-la-Rive », La Presse, 12 octobre 2007, [www.cyberpresse.ca] (page consultée le 13 octobre 2007).

1 commentaire:

nico a dit…

La banlieue devient en effet un territoire beaucoup plus complexe qu'avant.