vendredi 12 octobre 2007

Ségrégation sociale ou invention européenne

Par Vincent Baron

Source : http://nuit.rwandaise.free.fr/illustrations2.htm
Le Rwanda se compose principalement de deux groupes sociaux : les Tutsis et les Hutus. Avant l’arrivée de colons européens, les tensions entre ces groupes étaient minimes et n’empêchaient aucunement leur cohabitation. Ce sont les Belges, venus au Rwanda dans le but d’administrer ce pays, qui sont à l’origine de l’intensification des frictions entre Tutsis et Hutus. Les Européens distinguent les Tutsis des Hutus par leurs traits plus nobles, donnant accès aux Tutsis à l’éducation, ce qui n’est pas le cas des Hutus. De fil en aiguille, la représentation mentale de l’écart social entre les deux groupes s’intensifie, les Tutsis voulant de plus en plus dominer, les Hutus voulant de plus en plus se révolter car ils sont laissés pour compte derrière les Tutsis instruits et en commandement.

La gradation du phénomène de ségrégation sociale entre les Hutus et les Tutsis amène inévitablement des affrontements occasionnels entre ces groupes et la fuite d’une partie de la population tutsie en Ouganda, où apparaît le Front patriotique rwandais (FPR). La fuite de certains Tutsis démontre une ségrégation spatiale, qui n’est cependant pas du type «ghetto», car bon nombre de Tutsis continuent d’habiter au voisinage des Hutus. Pour sa part, la représentation mentale de la ségrégation sociale est de plus en plus présente au fur et à mesure que le génocide approche. La mort du président rwandais Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994, déclenche le génocide le lendemain.

Suivront 800 000 morts tutsis et hutus modérés au cours de seulement 100 jours, l’aide internationale faisant la sourde oreille ou se repliant tout simplement chez elle. Il est possible de se questionner sur le rôle qu’ont joué les puissances mondiales (tel la Belgique) dans l’explosion de la distance et de la haine entre les deux groupes importants au Rwanda. L’idéologie de ségrégation ethnique favorisée et pratiquement créée par les Belges est fortement pointée du doigt comme étant la principale raison pour laquelle un génocide s’est produit à la fin du XXe siècle dans ce petit pays en développement qui aurait dû se serrer les coudes au lieu de se détruire lui-même.

Bibliographie :

Radio-Canada.ca, http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Dossiers/rwanda/, [En ligne], Site consulté le 12 octobre 2007.

1 commentaire:

nico a dit…

C'est un bon exemple qui nous montre que les ségrégations et polarisations dans la ville peuvent prendre des dimensions dramatiques.