Par Thomas Gerardin
La complexité des réseaux économiques, sociaux et politiques tissés par une ville à l’échelle internationale est difficile à évaluer. Depuis plusieurs années déjà, le sujet de l’influence des villes en général et des grandes mégapoles en particulier sur les échiquiers politique, social (culturel) et économique mondiaux ont permit de tirer une conclusion sur laquelle tous s’accordent; alors que les états-nations (des pays industrialisés spécifiquement, bien entendu) constituaient les centres de pouvoir et de décision bien définis après la fin de la seconde guerre mondiale, les grandes capitales et métropoles du monde prennent de plus en plus de place et ont une capacité d’influence de plus en plus grande, en bonne partie en raison de l’accélération de la mondialisation, prise ici dans son sens originel, c’est à dire la rapide diminution des distances en raison de l’amélioration des systèmes de transport et de communication.
Si des villes de classe moyenne, comme Montréal ou Amsterdam par exemple, voient leur hinterland (c’est à dire la région soumise à leur contrôle économique et culturel) augmenter rapidement en taille depuis les dernières décennies, d’autres villes, de catégorie dite “supérieure”, c’est à dire dont la zone d’influence dépasse les limites du pays dans lequel elles se trouve, comme Toronto ou Chicago par exemple, voient leur influence économique et culturelle, calculée selon différents facteurs qu’il serait trop complexe et long à expliquer ici, dépasser celle du niveau administratif public qui les succède (dans le cas de Toronto, la province de l’Ontario). Bref, l’influence, la omplexité des réseaux des grandes métropoles est maintenant si grande, selon la grande majorité des indicateurs, que la ville devient un acteur international beaucoup plus important que la province, et parfois même le pays.
À ce titre, la plupart des études confirment l’existence de seulement 2 villes de nature vraiment globale, c’est à dire qui offrent en leur sein des services si diversifiés et de si haut niveau, et dont la complexité des réseaux internationaux politique, culturel et économique, qu’ils constituent des pôles attractifs, décisionnels et culturels aussi plus fort que les pays entier qui les contiennent. Ces deux villes sont New-York et Londres.
De plus en plus, les gestionnaires de ces métropoles de classes régionales, continentales ou mondiales, (incluant les urbanistes!) devront évaluer la planification de leur ville non seulement en fonction des besoins directs de ses citoyens, mais également en analysant et tenant compte des rôles et des fonctions, actuels ou souhaitables, que la ville pourrait ou devra remplir à l’échelle de sa zone d’influence.
Références :
Taylor, P., Walker, D., Catalano, G., Hoyler, M. Diversity and power in the world city network, dans Cities, vol. 19, No. 4, pp. 231-241, 2002.
Taylor, P. Hierarchical tendencies amongst world cities: a global research proposal, dans Cities, vol. 14, No. 6, pp. 323-332, 1997.
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