Par Renaud Guertin
Selon Gérard Beaudet, la gentrification pourrait aussi se voir donner le nom d’embourgeoisement. «C’est l’arrivée de gens à statut socioéconomique privilégié dans des quartiers qui avaient été abandonnés au profit de la banlieue.» dit-il. Ceci est un processus de 4 étapes selon Paul Sénécal.
1- Quelques acheteurs téméraires vont acheter des bâtisses à bas prix qu’ils vont rénover eux-mêmes et à leur frais car les institutions financières ne sont pas enclines à distribuer des prêts étant donné l’état du bâtiment et de la zone où il se situe.
2- Le bon résultat provenant de la rénovation des premiers immeubles donne lieu à de la spéculation immobilière. Les prix des bâtiments restent bas mais les tarifs des loyers s’envolent en raison des coûts de la rénovation. Les familles les plus pauvres doivent donc quitter le quartier, ce qui aura pour effet de faciliter le prêt hypothécaire.
3- Le quartier s’améliore de plus en plus et les investisseurs privés se multiplient. Arrivent aussi les gros promoteurs immobiliers. Le déplacement de la population initiale devient de plus en plus problématique et la tension monte entre les nouveaux et anciens résidents. La ville mettra en place des programmes de revitalisation.
4- Finalement, le voisinage se stabilise car il se compose en majorité de gens d’affaires et de cadres. Les commerces aussi ont changés pour devenir des boutiques, des cafés, des galeries d’art. Les prix ont maintenant atteint leur apogée et les spéculateurs du début les vendent.
Cette gentrification, bonne ou mauvaise ?
Les opinions sont partagées évidemment. Elle contribue sans équivoque au renouveau économique du secteur touché et aussi à sa mixité sociale. Par contre, les anciens résidents moins nantis du quartier sont les grands perdants, eux qui doivent quitter la place où ils habitent depuis parfois très longtemps.
Sources :
Robitaille, A. La gentrification démystifiée, Forum, 26 janvier 2004, volume 38, numéro 18.
SÉNÉCAL, P. ; TREMBLAY, C. ; TEUFEL, D. Gentrification ou étalement urbain? Le cas du centre de Montréal et de sa périphérie. Société d’habitation du Québec, Direction général de la planification et de la recherche, direction de l’analyse et de la recherche, 23 novembre 1990, 96 p.
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